
Le museau frémissant dans l'air végétal et boisé
La renarde ne bouge plus. Elle attend sa proie.
Elle écoute la pluie tomber sur son pelage doré
Et son oreille atteint les limites des bois,
En quête de cet oiseau ou de ce rat agité
Qu'elle saura bien attraper malgré le froid.
La renarde, si féroce dans sa robe automnale
Aux griffes affutées et aux canines gourmandes,
Laisse son souffle tiède s'évanouir dans l'air pâle.
Elle pense à ses petits, à leur odeur de fauve tendre,
A leurs minuscules bruits, grognements et râles,
A leurs cris affamés dans l'attente d'une offrande.
La renarde avance, doucement, dans les bois.
Son regard aigu observe les fourrés inondés,
Les racines épaisses, les feuilles tombées en tas.
La pluie cesse et le ciel obscurci va s'éclairer
Laissant l'animal développer l'ouïe et l'odorat.
Il est temps de rapporter dans son gite secret
Les prises savoureuses du prochain repas.
Marie-Laure Tena - 16 novembre 2010