Je pourrais débuter mon article en donnant une définition du protocole assez simple « ce sont les règles de ce qu’il faut savoir dire
ou savoir faire, de ce qu’il ne faut pas faire ni dire lors de circonstances officielles ou lorsqu’on s'adresse à des personnes qui ont des charges, des fonctions officielles ». Les
dictionnaires donnent du mot « protocole » les définitions suivantes : « ensemble des règles en usage entre particuliers, entre personnes », autrement dit règles de
savoir-vivre, de politesse, mais aussi : « ensemble des règles régissant l’étiquette, les honneurs et la préséance lors de cérémonies officielles ». L’étiquette,
dans le cas présent, n’est pas un bout de carton avec un prix dessus, mais est un synonyme de protocole. La préséance est un mot qui désigne l’ordre hiérarchique ou protocolaire
des personnalités ou des personnes chargées de certaines fonctions officielles. Par exemple, le Président de
la République passe avant le Premier Ministre, qui lui-même se situe au dessus de tous les
autres Ministres, et ainsi de suite. Ainsi, un Ministre d'Etat sera supérieur à un Ministre et un Ministre aura la préséance sur un ou une Secrétaire d'Etat. La préséance est également une
question de politesse, par exemple, avoir d’abord du respect pour les anciens, les aînés (c’est l’occasion de rappeler que, dans les transports en commun, la préséance veut que les plus jeunes
laissent la place aux plus âgés ou aux plus fragiles). Le protocole
comprend donc l'étiquette, la préséance,
l'organisation et le cérémoniel : l'étiquette porte sur les usages à respecter (les vêtements portables et ceux qu'il faut éviter), la préséance concerne l'ordre des personnes
selon leurs fonctions ou leurs attaches, l'organisation est une affaire de logistique : quoi, où, quand, combien de temps, enfin le cérémoniel représente ce qu'il faut faire ou dire lors d'une
cérémonie, comment se comporter (par exemple, se lever lorsqu'un personnage important entre, se lever lorsque la Marseillaise est chantée dans un lieu public et lors d'une commémoration,
etc.).
Le mot « protocole » vient du latin médiéval « protocullum » lui-même issu du grec et signifiant « ce
qui est collé en premier ». Le mot "protocole" est formé de la fusion de deux mots "proto" voulant dire "premier" et "gomme" pour évoquer la colle. Au Moyen-âge, la notion de protocole décrivait des chartes collées portant des indications les authentifiant, c'était également une façon de désigner des registres
officiels (actes notariés, comptes-rendus d'assemblées...).
A tous les niveaux de l’Etat (administration nationale ou locale), le protocole est une affaire sérieuse : qui doit être
placé avant qui ? Quel titre doit-on utiliser pour s’adresser à une personnalité ? Monsieur le Président (pour tous les présidents d’association, de collectivité territoriale, de la
République), Monseigneur (pour un évêque par exemple), Votre Sainteté ou Très Saint Père (pour le Pape ou pour le Dalaï Lama,...), Monsieur le Maire, Mon Colonel (si c’est un homme qui écrit), Colonel (si c’est une
femme qui écrit). Lorsqu’on rédige un courrier officiel, il est important d’adresser son courrier en commençant par le titre de la personne : Monsieur le Député-maire, Madame la Ministre,
Monsieur le Président, Docteur, etc. La formule finale de politesse doit reprendre le titre : Veuillez agréer, Monsieur le Député-maire, l’expression de mes meilleures salutations, de mes
salutations distinguées, de mes respectueuses salutations. Lorsqu’on écrit un courrier officiel, on doit éviter de présenter « ses sentiments » si le destinataire est une personne de
sexe opposée. Je sais que quelques personnes l’écrivent mais dans ma pratique de courriers aux élus et à des hauts-responsables, j’évitais la notion de « sentiment ».
Cordialement, (formule sympathique et générale assez utilisée mais à réserver pour les mails ou pour certains courriers entre personnes assez proches).
Marie-Laure Tena – 16 mai 2012
Source du dessin du protocole : http://rapportannuel2008.ibz.be