La crise est
passée par ici, elle repassera par là. Le Crédit Municipal de Paris vient de révéler
les chiffres 2011 pour les crédits reposant des objets déposés en gage. Ces chiffres sont les plus hauts depuis les années 1970 ! Comme cela est précisé sur le site du Crédit Municipal de
Paris, les crédits fondés sur les objets déposés en gage ont augmenté de 24 % en 2011 et leurs montants ont augmenté de 54 %. Ces augmentations viennent s’ajouter à celles constatées entre 2007
et 2010.
Le Crédit Municipal existe dans de nombreuses grandes villes. Il y a le Crédit Municipal de Paris, mais aussi, le Crédit Municipal de Lyon qui
gère les agences de Grenoble et de Saint-Etienne. Le Crédit Municipal est un organisme public d’aide sociale et de crédit. Le crédit proposé par le Crédit Municipal repose sur la valeur d’un
objet que vous apportez pour être gagé. Cela signifie que les Commissaires-priseurs du Crédit Municipal évaluent la valeur de cet objet, vous en proposent une certaine somme, en général,
représentant entre 50 et 70 % de sa valeur. Je précise qu’il faut se présenter avec une pièce d’identité et un justificatif de domicile. Un Commissaire-priseur est un officier ministériel,
c'est-à-dire qu’il tient une charge publique, dont la mission est d’évaluer la valeur des objets dans le cadre de ventes publiques.
Quand vous déposez un objet en gage (bijou, livre, objet d’art...), dans l’heure qui suit, on vous en propose une certaine somme. La durée du
crédit est limitée à un an. Le montant à rembourser dépend de la valeur obtenue et du nombre de mois du crédit. Ce crédit peut être renouvelable un an. Actuellement, le délai moyen d’un crédit
est supérieur à deux ans. Pour récupérer l’objet déposé en gage, il suffit de rembourser la somme prêtée. Les objets non récupérés sont vendus aux enchères.
Le
Crédit Municipal est issu du Mont de Piété créé à Paris en 1637 par Théophraste Renaudot, nommé Commissaire général des pauvres. L’expression « mont de piété » vient de l’italien
« monte di piéta », institution bancaire publique d’aide sociale combattant les taux exorbitants pratiqués par les usuriers. En 1851, les Monts de piété deviennent des
organismes municipaux d’utilité publique. En 1918, le Mont de Piété devient le Crédit Municipal. On dit aussi « aller chez ma Tante ». L’expression « aller chez ma Tante »
viendrait du Prince de Joinville qui au début du XIXème siècle, souvent ruiné par le jeu, empruntait beaucoup. Un jour qu’il avait gagé sa montre, il dit à sa mère qu’il l’avait laissée chez sa
tante...
Aujourd’hui, le Crédit Municipal a aussi une vocation bancaire pouvant effectuer toutes les opérations bancaires propres aux établissements privés.
Marie-Laure Tena – 17 avril 2012
Sources : Crédit Municipal de Paris – de Lyon – Chaîne d’info TNT