Le lai est un poème concis, déclamé ou chanté sur une mélodie monosyllabique. Le lai était une forme
poétique prisée au XIIème siècle pour exprimer les amours malheureuses d’amants passionnés. Le lai est souvent fondé sur un texte relevant des légendes, du merveilleux. Le lai est un texte
constitué de rimes octosyllabiques (huit syllabes), dont la récitation était accompagnée par une harpe
Christiane de Pisan ou Marie de France restent dans la mémoire collective pour avoir rédigé des lais de toute beauté sur la condition des femmes et sur les amours courtoises. Marie de France a écrit le Lai des deux amants et s’est également inspirée de la culture celte et de la légende de Tristan et Iseult pour écrire le Lai du Chèvrefeuille :
J'ai bien envie de vous raconter
la véritable histoire
du lai qu'on appelle Le chèvrefeuille
et de vous dire comment il fut composé et quelle fut son origine.
On m'a souvent relaté
l'histoire de Tristan et de la reine,
et je l'ai aussi trouvée dans un livre,
l'histoire de leur amour si parfait,
qui leur valut tant de souffrances
puis les fit mourir le même jour...
Le mot "lai" est un nom commun, un
substantif dont l'origine serait celtique "'laid" pour désigner les chants d'oiseaux ou les chansons.
Mais le mot "lai" comme adjectif masculin ou féminin désigne tout autre chose. L'adjectif "lai(e)" est issu du latin "laicus", c'est-à-dire qui appartient au peuple, qui est commun. L'adjectif "lai" signifie "laïc". Il est utilisé dans des expressions telles que "frère lai" ou "soeur lai" pour désigner un religieux ou une religieuse n'ayant pas encore fait ses voeux et qui gère les aspects matériels des couvents ou monastères. Lorsqu'on parle de frère lai, on pense aussi au frère convers, le religieux qui ne participe pas au choeur mais qui gère le service domestique du couvent. Au Moyen-âge, le frère convers ou la soeur converse étaient des personnes entrées à l'âge adulte dans les ordres et dépendaient non pas de la Règle majeure (règlement) mais de la Règle mineure, moins astreignante.
Marie-Laure Tena - 11 novembre 2012