Pendant qu’en
France avait lieu l’élection présidentielle, en Grèce se déroulaient les élections législatives. La Grèce est un pays de l'Union européenne et fait partie de la zone euro. Le résultat de ces élections grecques a démontré le peu de popularité des partis majoritaires et
partisans des accords d’austérité tandis que les partis extrémistes, d’extrême-droite et d’extrême-gauche, accédaient enfin au Parlement. Le parti radical de gauche, Syriza, obtient 52 sièges et le parti que l’on dit néonazi, l’Aube Dorée, obtient 21 sièges.
Une élection législative est
une élection qui permet de désigner les députés. Le mot « législatif » vient de la fusion de deux mots latins
« lex » pour « loi » et « lator » pour « qui porte, qui propose ». Le mot « législatif » désigne celui ou celle qui a
pour mission de faire les lois.
En Grèce, la situation est telle que le gouvernement issu des élections législatives n’arrive pas à être formé. Il faut que les partis restés malgré tout majoritaires acceptent de gouverner ensemble, ce qui ne semble pas le cas. De plus, la toute nouvelle deuxième force politique de Grèce, le parti d’extrême-gauche, Syriza, refuse les alliances si c’est pour conduire ou reconduire une politique d’austérité.
Le
Parti Syriza, mené par Alexis Tsipras depuis 2008, provient de la scission du parti communiste grec et s’est formé dans les
années 90 autour des communistes qui souhaitaient s’émanciper, se libérer, de Moscou. Syriza semble rester favorable à une construction européenne mais pas à celle qui est en cours. Alexis
Tsipras a su
convaincre aussi par sa jeunesse. Agé de 37 ans,
Alexis Tsipras s’est engagé très tôt dans les jeunesses communistes et s'est fait connaître comme un des leaders de la contestation étudiante des années 90. Alexis Tsipras est ingénieur de
formation. Il s’investit dans tous les forums mondiaux contre la mondialisation néolibérale.
A l’autre bout de l’échiquier politique grec, se trouve l’Aube Dorée, autre parti gagnant de ces législatives. L’Aube
Dorée (Chryssi Avghi en grec) s’affiche comme un parti
ultranationaliste et xénophobe (haine de l'étranger). Le parti de
l’Aube Dorée, présidé et créé par Nikos Mihaliolakos dans les années 80, se veut résolument anti-immigration et anti-européen. Nikos Mihaliolakos prône le salut hitlérien, la lecture de
« Mein Kampf », et depuis la victoire de son parti, clame sa revanche sur les partis traditionnels et sur les médias. Les militants de l’Aube Dorée sont connus pour leurs actions de rue... Nikos Mihaliolakos a d’ailleurs effectué des
actions de rue dans les années 70 qui le mèneront en prison où il fera la connaissance de l’ex-chef de la dictature des Colonels (1967-1974). Quand il sort de prison, Nikos Mihaliolakos entre dans l’armée mais en
sera viré pour trafic d’armes. C'est alors qu'il crée le parti de l'Aube Dorée. Aujourd'hui, de nombreux Grecs, pauvres, sans travail, sans nourriture, se tournent vers l’Aube Dorée pour trouver
à la fois des solutions concrètes immédiates à leur situation et des solutions politiques pour éviter les plans d’austérité demandés par le FMI, l’Union Européenne et la BCE (Banque Centrale Européenne).
Marie-Laure Tena - 8 mai 2012
Sources : Lexpansion.fr – Rue89.com – LaCroix.com – France24.com